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Datev Challenge Roth : 4e

Roth J+2, je profite du chemin du retour pour faire un bilan de la course. D'habitude je suis à classer parmi les cancres lorsqu'il s'agit de la rapidité à laquelle j'écris les compte-rendus de courses, alors une fois n'est pas coutume, vous n'aurez pas à attendre plusieurs semaines pour lire celui-ci ! Attention, cela pourrait prendre plus de 30 secondes, c'est un peu long...

Revenir à Roth avait une saveur très particulière pour moi, car c'est en vibrant devant les exploits de DFF dans les années 2000 que j'ai vraiment eu envie de faire du long, même si je me disais à l'époque que je ne pourrais jamais aller aussi vite que lui. Et également parce que j'avais fait mon premier « XXL » à Roth en 2010. Ca avait été pour moi une sorte de révélation, puisqu'avec une préparation assez légère par rapport à ce que je peux faire maintenant, et en travaillant à 80%, j'avais fini 7e homme (eh oui, 8e en comptant Chrissie, ça m'a fait bien mal à l'époque!) en 8h22'20. Et j'avais donc décidé l'année suivante de courir le circuit Ironman en pro.

Bref, à l'idée de fouler de nouveau l'herbe du stadium de cette course mythique, je me sentais aussi nostalgique que stressé ! Avec les années, les souvenirs s'effacent un peu. Je redécouvre le parcours vélo à l'entraînement, et il n'est pas si facile que ça... Peu de parties rectilignes et plates finalement. En six ans la course a encore pris de l'ampleur : 3500 athlètes individuels ; 600 relais ; un village exposants immense ; plus de 200 mille spectateurs attendus... Même si la campagne allemande vous laisse indifférent, selon moi, ça vaut quand même le coup de faire au moins une fois le Challenge Roth.

La préparation pour la course avait été bonne, cependant perturbée par un déménagement une semaine avant l'épreuve. Mais c'est ainsi, ça aurait été compliqué de faire autrement, alors... Cela dit, malgré quelques très belles séances dans les semaines avant la course,difficile d'être confiant avec un tel plateau au départ : Jan Frodeno bien sûr, grâce à qui personne ne se posait la question de savoir qui allait gagner la course ; mais aussi Nils Frommhold , le vainqueur sortant ; Tyler Butterfield, qui a fini juste devant moi à Kona ; Joe Skipper , 2e au Texas l'an dernier avec un vélo ultra rapide ; 2e en Nouvelle-Zélande ; etc... Le podium était malgré tout mon objectif, mais je savais qu'il fallait des circonstances de course plutôt favorables pour l'atteindre.

Le froid et la pluie des jours d'avant course laissent place à un temps plutôt ensoleillé et chaud à partir du samedi. Le dépôt du vélo se fait sans encombre, avec une dizaine de minutes de queue à l'entrée du parc « seulement », ce qui est plutôt correct vu le nombre de partants. Dimanche matin, j'arrive vers 5h au parc. Je vais pour gonfler mes pneus, et là une explosion... Ma roue avant ne veut plus avaler d'air ! J'ai pourtant roulé avec la veille, sans problème particulier... Du coup c'est la panique : je vais au « bike mechanist » pour essayer de trouver une chambre à air, le gars ne veut pas que je bricole, il y a la queue... Ma chambre à air latex a lâché juste à côté de la valve. Je la troque donc contre une « non latex » bien lourde et épaisse, non sans une petite larme à l'oeil ! 5h25 je suis de retour à mon vélo. Et là le temps file vite : prépa des affaires ; remplisssage des bidons ; mise en route du GPS ; etc etc... 6h j'enfile la combi ; 6h10 je suis au taquet, prêt à aller m'échauffer. Comment ça ce n'est pas au programme ? Ah ok, pas de zone d'échauffement, bon... On fera quelques 25m dans le canal avant d'aller se placer sur la ligne alors...

A Roth les départs se font par vagues. Nous partons avec les femmes pro , ainsi qu'une centaine d'athlètes triés sur le volet, appelés les « sub 9 elite ». Nous sommes donc un peu moins de 200 au départ à 6h30. Je pars plutôt bien. Si si, j'te jure ! Mais je ne suis pas à l'aise, en queue de groupe, et impossible de me replacer correctement. Au bout de 6/700m, je craque. Bon, il y a du monde, je me dis que je vais reprendre le groupe suivant... Mais là c'est le drame : il y a un énorme vide derrière moi ! Et ce qui devait arriver arriva : je perds finalement beaucoup de terrain, je finis par me caler dans les pieds d'un autre athlète qui me reprend au bout de 2km, même s'il ne va pas très droit !

A la sortie d'eau, je me doute que le bilan n'est pas très bon. Mais là... C'est catastrophique. 7 min sur Frodeno ; 5 sur les principaux favoris ; quelques secondes d'avance sur Skiper, à qui j'avais mis plus de 4 min dans l'eau en Nouvelle Zélande... Le moral en prend un coup. Je pars malgré tout sur un rythme correct, pour essayer de reprendre un petit groupe qui est à 2/3min devant. C'est chose faite après une soixantaine de kilomètres. Je me repose littéralement derrière eux, car même à 12m, avec la différence d'allure, je pédale environ 50w moins fort ! Joe Skipper nous passe 20km plus loin, je tente vainement de le suivre, mais c'est du suicide, il appuie trop trop fort. Au bout de 100km je « craque », ça va trop lentement, donc je repasse devant. Le groupe de favoris s'éloigne petit à petit, et on ne me donne même plus les écarts sur Frodeno tellement nous ne sommes pas dans la même course ! Mes « coéquipiers » lâcheront les uns après les autres. (il y avait entre autres Jan Raphael et Per Bittner) Mes jambes vont mieux, et je garde un rythme assez élevé sans me mettre dans le rouge. Au 150e km on m'annonce que Joe Skipper est à 30s devant. Enfin du positif ! Je le reprends dans le Solarberg, puis je mène jusqu'à la fin du vélo. Une grosse pensée pour DFF sur les 40 derniers kilomètres : il a déjà roulé en 4h20 ici, et l'effacer des tablettes aurait été vraiment sympa ! Mais il reste encore le plus fort. Enfin, pour cette fois;)

Le constat est simple en posant le vélo : on est 5 et 6e ; le podium tiendrait d'un miracle ; le sub 8 aussi ; les 4h20 à vélo n'ont pas été battues ; et Joe m'accompagne, sachant que c'est un très bon coureur... Je décide de partir vite pour ne rien avoir à regretter, au cas où ça craque devant, et pour au moins atteindre un des objectifs que je m'étais fixé : battre ma meilleure marque sur marathon, qui date de 2011. Joe a plus de mal à se mettre en route. Au bout de 3km, et après avoir avalé la côte pour rejoindre le canal, j'ai 3'44 de moyenne au kilomètre... Il va falloir devenir un poil plus raisonnable pour ne pas aller dans le mur. Malgré cela Joe me passe au bout de 5km, et je ne le reverrai plus. A partir de là, mon unique objectif est le chrono marathon. Le chemin le long du canal est sablonneux, voire gravillonneux ; il y a du vent... Pas si facile de garder le rythme. Je passe malgré tout aux 20km à 3'53 de moyenne. Ensuite c'est de plus en plus difficile, mais je m'accroche. Je double le 4e au 36e km, mais ça a une importance toute relative pour moi à ce moment de la course.

Les résultats ici

Allez, maintenant direction la Bretagne (oui, j'adore l'autoroute) pour l'Ironbreizh dimanche, avec une grosse ambiance également apparemment ;) Et pour conclure : on est quand même bien meilleurs que les Allemands quant-à la qualité et la fluidité des autoroutes, c'est déjà ça !


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